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Pas très loin de chez-moi, la vallée de la Jacques-Cartier a beaucoup à offrir, peu importe la saison. Pour des excursions d’un jour c’est probablement l’endroit que je préfère.
J’en avais entendu parler. J’ai tenu à aller constater moi-même à quel point le lieu est enchanteur. En compagnie de Claude Dorval, j’ai passé plusieurs jours au Lac-des-Trente-et-un-miles. Nous avons vite compris qu’il faudrait y revenir plusieurs fois. « Un autre endroit où on n’a pas assez d’une vie pour voir tout ce qu’il y a à voir et peindre tout ce qu’il y a à peindre ».
Se déplaçant d’île en île dans un décor qui rappelle le Parc Algonquin ou parfois la Baie-Georgienne nous en avons profité pour esquisser quelques scènes intéressantes. Chaque île est un havre de paix entouré d’une eau vert-aqua d’une limpidité surprenante. Difficile de ne pas tomber sous le charme !
Je me rend régulièrement à l’île aux Basques, souvent accompagné de quelques confrères artistes. J’ai déjà créé plusieurs tableaux à partir des paysages et des animaux de cette île. Elle demeure pour moi une source intarissable d’inspiration.
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DÉMARCHE ARTISTIQUE
Pierre Leduc regarde encore la nature avec le regard émerveillé d’un enfant. Elle est pour lui, une source intarissable d’inspiration. « Je suis un contemplatif qui se laisse imprégner par ce qui l’entoure ». Il observe beaucoup et profite des longues heures passées sur le terrain pour effectuer des croquis qui deviendront de précieuses références. Leduc ne part jamais sans son fidèle cahier d’esquisses. « Bon nombre de tableaux ont pris naissance dans ce cahier » dit-il en feuilletant les pages froissées par l’humidité.
L’appareil photo est aussi un outil précieux quand il s’agit de saisir rapidement les postures et les attitudes de ses sujets. Dans le sac à dos qui le suit partout, il y a souvent quelques tubes, des pinceaux et de petites toiles servant à peindre des pochades. Il lui arrive de récolter quelques éléments de végétation qui lui serviront ultérieurement de modèles.
De retour en atelier, il entreprend de faire la synthèse de ses observations. L’image mentale du futur tableau se défini lentement. Puis il esquisse, au crayon de plomb, une première étude de composition. Cette étape est la plus satisfaisante à ses yeux, car il s’agit du véritable travail de création. « C’est là que tout prend vie » dit-il. Il compare ceci à une scène de théâtre pour laquelle on doit choisir un éclairage particulier puis un décor dans lequel on fera entrer les acteurs. Certains sujets nécessiteront ainsi plusieurs dessins préparatoires. Tout au long du processus, Pierre essai d’imaginer quelles seront les couleurs dominantes du tableau. Celles-ci joueront un rôle important dans l’atmosphère générale de l’œuvre.
Le tableau sera peint en couches fines superposées. Les effets de transparence ainsi créés donneront toutes les nuances et la profondeur à l’image. Il avoue spontanément, qu’il a une approche un peu laborieuse. On comprend pourquoi l’artiste ne peint que six ou sept tableaux par année, consacrant de trois semaines à trois mois à chacun d’eux.