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Ils sont 27, de toutes provenances et de diverses tendances artistiques. Ils ont chaussé leurs bottes, parcouru des kilomètres de sentier ou se sont simplement assis sur le bord de la route à contempler et immortaliser la scène. Ils ont trouvé, dans le spectacle qui s’offrait à eux, quelque chose qui communiait avec leur art. Chaque artiste du groupe a choisi un parc naturel du Québec, soit parce qu’il le connaissait bien ou simplement qu’il sentait que ce lieu lui apporterait l’inspiration. De cette démarche est né un grand projet de livre et d’exposition. Le thème a tout de suite intéressé la maison d’édition Multimondes qui voyait dans cette publication une toute nouvelle façon de présenter les parcs nationaux de la province. Sous la plume du chroniqueur bien connu, André Croteau, les artistes racontent en mots et en tableaux de quelles façons chacun fut conquit par les charmes du parc qu’il a fréquenté.
Pierre Leduc a tout de suite choisi le Parc national des Monts-Valin, un lieu qu’il apprécie particulièrement parce que selon lui, l’endroit a conservé un caractère sauvage.
La coordination des visites des artistes dans les parcs se fait de concert avec les responsables de la Sépaq, de Parcs Canada et Parcs Nunavik. Pierre avoue : «C’est toujours un défi de rassembler autant d’artistes autour d’un même projet. C’est la diversité des styles et des propos qui va donner toute la richesse et l’intérêt au livre et à l’exposition qui va l’accompagner».
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DÉMARCHE ARTISTIQUE
Pierre Leduc regarde encore la nature avec le regard émerveillé d’un enfant. Elle est pour lui, une source intarissable d’inspiration. « Je suis un contemplatif qui se laisse imprégner par ce qui l’entoure ». Il observe beaucoup et profite des longues heures passées sur le terrain pour effectuer des croquis qui deviendront de précieuses références. Leduc ne part jamais sans son fidèle cahier d’esquisses. « Bon nombre de tableaux ont pris naissance dans ce cahier » dit-il en feuilletant les pages froissées par l’humidité.
L’appareil photo est aussi un outil précieux quand il s’agit de saisir rapidement les postures et les attitudes de ses sujets. Dans le sac à dos qui le suit partout, il y a souvent quelques tubes, des pinceaux et de petites toiles servant à peindre des pochades. Il lui arrive de récolter quelques éléments de végétation qui lui serviront ultérieurement de modèles.
De retour en atelier, il entreprend de faire la synthèse de ses observations. L’image mentale du futur tableau se défini lentement. Puis il esquisse, au crayon de plomb, une première étude de composition. Cette étape est la plus satisfaisante à ses yeux, car il s’agit du véritable travail de création. « C’est là que tout prend vie » dit-il. Il compare ceci à une scène de théâtre pour laquelle on doit choisir un éclairage particulier puis un décor dans lequel on fera entrer les acteurs. Certains sujets nécessiteront ainsi plusieurs dessins préparatoires. Tout au long du processus, Pierre essai d’imaginer quelles seront les couleurs dominantes du tableau. Celles-ci joueront un rôle important dans l’atmosphère générale de l’œuvre.
Le tableau sera peint en couches fines superposées. Les effets de transparence ainsi créés donneront toutes les nuances et la profondeur à l’image. Il avoue spontanément, qu’il a une approche un peu laborieuse. On comprend pourquoi l’artiste ne peint que six ou sept tableaux par année, consacrant de trois semaines à trois mois à chacun d’eux.