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La quintessence c’est l’expression de ce qu’il y a de meilleur, une certaine manifestation de la perfection dans quelque chose. C’est ce que je croyais voir lorsque je me suis trouvé devant le paysage qui m’a inspiré l’arrière-plan de ce tableau. Comme si par magie, ce jour-là, tout s’était mis en place pour créer la scène parfaite à mes yeux, baignée dans la lumière que je voulais.
Quintessence Huile 23 X 34
Il y avait dans ce pré un vieux bâtiment de ferme qui semblait abandonné. Je le trouvais attrayant au départ. Il se serait très bien intégré à la scène, mais j’ai choisi de l’ignorer, laissant aux chevaux toute la place et effaçant ainsi toute trace humaine dans le tableau. L’absence de clôtures vient accentuer cette impression de liberté laissée à ces animaux domestiqués. La lumière oblique du matin inondait le pré et venait découper la silhouette de chacun des arbres de la colline. Tout-à-coup cette petite forêt venait prendre une place prédominante dans le tableau en créant un paysage sans ciel.
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Pierre Leduc regarde encore la nature avec le regard émerveillé d’un enfant. Elle est pour lui, une source intarissable d’inspiration. « Je suis un contemplatif qui se laisse imprégner par ce qui l’entoure ». Il observe beaucoup et profite des longues heures passées sur le terrain pour effectuer des croquis qui deviendront de précieuses références. Leduc ne part jamais sans son fidèle cahier d’esquisses. « Bon nombre de tableaux ont pris naissance dans ce cahier » dit-il en feuilletant les pages froissées par l’humidité.
L’appareil photo est aussi un outil précieux quand il s’agit de saisir rapidement les postures et les attitudes de ses sujets. Dans le sac à dos qui le suit partout, il y a souvent quelques tubes, des pinceaux et de petites toiles servant à peindre des pochades. Il lui arrive de récolter quelques éléments de végétation qui lui serviront ultérieurement de modèles.
De retour en atelier, il entreprend de faire la synthèse de ses observations. L’image mentale du futur tableau se défini lentement. Puis il esquisse, au crayon de plomb, une première étude de composition. Cette étape est la plus satisfaisante à ses yeux, car il s’agit du véritable travail de création. « C’est là que tout prend vie » dit-il. Il compare ceci à une scène de théâtre pour laquelle on doit choisir un éclairage particulier puis un décor dans lequel on fera entrer les acteurs. Certains sujets nécessiteront ainsi plusieurs dessins préparatoires. Tout au long du processus, Pierre essai d’imaginer quelles seront les couleurs dominantes du tableau. Celles-ci joueront un rôle important dans l’atmosphère générale de l’œuvre.
Le tableau sera peint en couches fines superposées. Les effets de transparence ainsi créés donneront toutes les nuances et la profondeur à l’image. Il avoue spontanément, qu’il a une approche un peu laborieuse. On comprend pourquoi l’artiste ne peint que six ou sept tableaux par année, consacrant de trois semaines à trois mois à chacun d’eux.