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J’ai eu la chance de concevoir plusieurs timbres de conservation. Ils sont différents des timbres postaux, ils sont émis par des organismes de conservation de la nature. À partir de l’œuvre d’un artiste, ces organismes émettent un nouveau timbre à chaque année et celui-ci est souvent accompagné de l’édition d’une reproduction à tirage limité, signée et numérotée.
Voici les pochettes des différents timbres que la FONDATION DE LA FAUNE DU QUÉBEC a publiés à partir de mes tableaux.
1990: Huards au nid 1991: Garrots à œil d’or
2005: Le tapis vert 2008: Printemps arctique-Ours blancs
Ce fut aussi un grand privilège d’avoir illustré quelques timbres et reproduction pour HABITAT FAUNIQUE CANADA.
1995: Morillons à tête rouge 2002: Printemps arctique-Eiders à tête grise
2006: Un temps de repos-Bernaches cravants
Pour son timbre de 1997, la NEWFOUNDLAND-LABRADOR CONSERVATION FUND me demanda d’utiliser ce tableau.
1997: Eaux vives-Canards arlequins
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Pierre Leduc regarde encore la nature avec le regard émerveillé d’un enfant. Elle est pour lui, une source intarissable d’inspiration. « Je suis un contemplatif qui se laisse imprégner par ce qui l’entoure ». Il observe beaucoup et profite des longues heures passées sur le terrain pour effectuer des croquis qui deviendront de précieuses références. Leduc ne part jamais sans son fidèle cahier d’esquisses. « Bon nombre de tableaux ont pris naissance dans ce cahier » dit-il en feuilletant les pages froissées par l’humidité.
L’appareil photo est aussi un outil précieux quand il s’agit de saisir rapidement les postures et les attitudes de ses sujets. Dans le sac à dos qui le suit partout, il y a souvent quelques tubes, des pinceaux et de petites toiles servant à peindre des pochades. Il lui arrive de récolter quelques éléments de végétation qui lui serviront ultérieurement de modèles.
De retour en atelier, il entreprend de faire la synthèse de ses observations. L’image mentale du futur tableau se défini lentement. Puis il esquisse, au crayon de plomb, une première étude de composition. Cette étape est la plus satisfaisante à ses yeux, car il s’agit du véritable travail de création. « C’est là que tout prend vie » dit-il. Il compare ceci à une scène de théâtre pour laquelle on doit choisir un éclairage particulier puis un décor dans lequel on fera entrer les acteurs. Certains sujets nécessiteront ainsi plusieurs dessins préparatoires. Tout au long du processus, Pierre essai d’imaginer quelles seront les couleurs dominantes du tableau. Celles-ci joueront un rôle important dans l’atmosphère générale de l’œuvre.
Le tableau sera peint en couches fines superposées. Les effets de transparence ainsi créés donneront toutes les nuances et la profondeur à l’image. Il avoue spontanément, qu’il a une approche un peu laborieuse. On comprend pourquoi l’artiste ne peint que six ou sept tableaux par année, consacrant de trois semaines à trois mois à chacun d’eux.